
La Bible ou Le Coran ?
لا الكتاب المقدس أوو لو القرآن؟
Qui est le dernier prophète ? Jésus ou Mohammed ? من هو آخر نبي؟ يسوع أو محمد؟
Les difficultés de l’histoire califale du Coran
La nécessité d’utiliser d’anciens matériaux, pour garder quelque continuité, et les divergences entre l’islam initial et le nouvel islam imposaient des contraintes contradictoires. Celles-ci ne pouvaient manquer de produire de nombreuses difficultés. Nous en avons vu un certain nombre. Nous allons voir celles qui concernent plus particulièrement le Coran.
La mise par écrit du Coran
L’alphabet arabe ne comportait à l’époque de Mahomet que trois voyelles longues a, i, u, et ne faisait pas la différence entre certaines consonnes : il n’y avait que seize lettres pour vingt-huit consonnes et semi-voyelles. Sur ces seize signes, six seulement ont une seule signification. Les autres en ont plusieurs, jusqu’à quatre pour un signe unique utilisé pour b, t, j et n. Cette écriture est nommée scriptio defectiva. Des points et divers signes, appelés diacritiques, placés sur ou sous les lettres, ont permis ensuite de faire la différence entre les diverses consonnes représentées par une même lettre. Plus tard encore, on a indiqué les voyelles. Les premiers signes diacritiques sont apparus plus de soixante ans après la mort de Mahomet, et presque un siècle de plus a été nécessaire à des grammairiens perses pour mettre au point le système actuel et l’ordre de ses lettres. L’écriture avec signes diacritiques et voyelles est nommée scriptio plena. Selon la manière dont on ajoute aux écrits primitifs des signes diacritiques et des voyelles pour passer de la scriptio defectiva à la scriptio plena, le sens peut être différent.
Une forme intermédiaire, avec signes diacritiques mais sans voyelles, a été utilisée pour la première fois pour le Coran en 694, par al Hajjâj, et s’est heurté à une vive résistance. Aucun des exemplaires d’al Hajjâj n’est parvenu jusqu’à aujourd’hui, ni en original, ni en copie. La scriptio plena a été généralisée vers 850, et, sous forme de copies successives, des exemplaires de Corans datant de cette époque nous sont parvenus. C’est à ce moment là, plus de deux siècles après la mort de Mahomet, que le texte actuel du Coran a été définitivement fixé.
Avant cela, on a retrouvé quelques Corans complets, en scriptio defectiva, datés de 780 ou 790 environ, dont le sens est imprécis, et de rares fragments, datés entre 700 et 725, encore à l’étude, dont on ne peut rien conclure aujourd’hui.
Les plus anciennes attestations musulmanes sur l’existence du Coran datent de 690 à 700, et les plus anciennes descriptions musulmanes de son mode de formation datent de 750.
Même en scriptio plena, le sens du coran est souvent obscur. L’introduction des signes diacritiques, des voyelles, et les interprétations qui s’efforcent de donner un sens au texte ainsi complété ont été proposées par des grammairiens, des commentateurs et des lexicographes perses, plus de deux siècles après la mort de Mahomet. Ces érudits n’avaient qu’une connaissance indirecte de la langue arabe, et ne connaissaient rien au milieu ni à la culture dans lesquels les textes du Coran ont été formés. Les conjectures qui proposent un sens ont été formées essentiellement par Tabari, en 896, près de trois cents ans après la mort de Mahomet.
Les érudits perses ont fondé leurs travaux sur des réflexions et des conjectures, sans se référer à une tradition venue des origines : ils ne disposaient pas d’une telle tradition. Il y a ainsi une rupture dans la transmission, qui a nécessairement été volontaire : le texte fondateur était compris par les premiers musulmans, leur connaissance ne peut avoir été perdue par un hasard malheureux, car le pouvoir musulman a été continu depuis l’origine jusqu’à la fixation finale du sens par des érudits dans la seconde moitié du neuvième siècle.
Les collectes du Coran
Les documents qui constituent le Coran ont commencé à être collectés - c’est le terme utilisé dans le Dâr al islam - à une date imprécise après la mort de Mahomet. Sur les collectes, les traditions califales sont nombreuses et divergentes. Leur analyse, ainsi que des documents non islamiques, conduisent à placer la date des premières collectes dix à quinze ans après la mort de Mahomet [1].
On aurait pu s’attendre à ce que les secrétaires de Mahomet prennent en note les paroles de Gabriel récitées par Mahomet. Ce ne fut pas le cas, puisque les traditions musulmanes indiquent que les deux secrétaires qui ont fait les collectes, après la mort de Mahomet, ont dû rechercher les notes prises par d’autres sur des pierres plates, des omoplates de chameaux ou d’ânes, des nervures de feuilles de palmier. Cette indifférence au Coran dans les années qui ont suivies la mort de Mahomet est assez surprenante. Les érudits de l’islam l’expliquent habituellement en disant qu’un tel nombre de disciples savaient le Coran par cœur qu’il n’était pas nécessaire de prendre des notes. Ces disciples savaient le texte bien mal, puisque des dissensions violentes, risquant de dégénérer en guerre civile, éclataient parmi les récitants, au dire du général Hudhayfa, qui demanda à Othmân de rédiger un texte de référence approuvé par l’autorité politique du calife [2]. La confiance aveugle dans la mémoire des premiers adeptes, raison invoquée par les théologiens musulmans actuels pour l’absence de notes, n’est peut-être pas la cause de la négligence de Mahomet lui-même, et des califes avant Othmân.
Les attestations sur les multiples collectes des Corans et sur le tri et la destruction des versions refusées se prolongent bien au-delà de la période initiale si mal connue, et continuent pendant la période historique suivante, mieux documentée [3]. Ces collectes multiples et tardives impliquent que les premiers musulmans ne considéraient nullement le Coran comme venu d’Allah, ni transmis par l’archange Gabriel : si ce texte avait eu une telle origine, il aurait été si précieux que les collectes n’auraient été ni tardives ni multiples, les dernières en date corrigeant les premières. La dictée de Gabriel aurait été dès le début prise en note avec le plus grand soin.
Le fait est que certains auditeurs ont pris des notes. Il peut y avoir à cela bien des raisons tout à fait terrestres. Les succès militaires et le charisme de Mahomet rendaient ses discours mémorables sans avoir à invoquer d’autres motivations.
La seule chose historiquement certaine est que, environ quinze ans après la mort de Mahomet, les califes ont décidé de ramasser ce qu’ils pouvaient trouver pour compiler les fragments en un livre désordonné : le classement des fragments par ordre de longueur décroissante ne facilite ni la compréhension de l’ensemble ni la visibilité du plan.
La destruction des parties refusées et l’usage de la violence contre leurs détenteurs et leurs diffuseurs, attestés dans l’histoire des Corans, font présumer que ces parties contenaient des informations qu’il était devenu nécessaire de faire disparaître.
Les scribes du Coran
L’écriture arabe a été créée à partir du nabatéen [4] et du syriaque [5], par des moines chrétiens, à Ambar, sur la rive gauche de l’Euphrate, à une soixantaine de kilomètres de Bagdad, vers l’an 400, environ deux siècles et demi avant l’islam. Les créateurs de cet alphabet étaient des Chaldéens, descendants des Babyloniens, une ethnie non arabe, parlant une variante de l’araméen. Ils ont mis leur talent et leur science au service de la langue arabe parlée par les tribus arabes, essentiellement les Lakhms, qui nomadisaient sur leur territoire. Cette écriture est passée ensuite à Hîra, sur la rive droite, d’où elle s’est progressivement répandue dans la partie nord du Proche-Orient, où nomadisaient d’autres tribus arabes, puis en Jordanie et Syrie. La première inscription arabe, dans une écriture nommée coufique, bien que la ville de Kûfa ait été fondée longtemps après la date des premières inscriptions, date du quatrième siècle, et se trouve dans le sud de la Jordanie. Elle est unique pour ce siècle. On n’en a retrouvé aucune datant du cinquième siècle. Au sixième siècle, les inscriptions se multiplient, d’abord dans le nord de la Jordanie et le nord-ouest de la Syrie, puis dans le reste de la Syrie, la Jordanie, la Palestine et le Néguev. L’écriture arabe y était connue et pratiquée au début de l’islam, au 7ième siècle.
Il existait un royaume arabe, celui des Ghassâns, qui couvrait la Jordanie et une partie de l’ouest de la Syrie. Ces Arabes étaient chrétiens, alliés plus ou moins fidèles des Byzantins. Au sixième siècle, la totalité des inscriptions ne se trouve que dans ce royaume, sur ses marges, et dans les monastères de Hîra en Mésopotamie.
En ce même sixième siècle, et aussi au début du septième, les épigraphes n’ont trouvé aucune inscription dans le Hedjâz, la région qui entoure la Mecque, ni en aucun autre lieu de l’Arabie centrale, ni en arabe, ni en une autre langue. Les toutes premières, extrêmement rares, sont datées l’une de 20 ans après la mort de Mahomet, l’autre de 40 ans, puis de 60. Il faut un bon siècle avant qu’elles ne se multiplient [6].
Les scribes du Coran, selon l’histoire califale, étaient des gens pauvres, car le parchemin, vieux alors de deux mille ans, était passé dans l’usage courant huit siècles avant l’islam, mais n’était pas à la portée de leur bourse. Mahomet, toujours selon l’histoire califale, s’intéressait si peu au destin de ses discours qu’il n’a pas jugé utile de fournir du parchemin ou du papyrus aux auditeurs qui prenaient des notes. Pourtant, il est dit avoir été, à la Mecque, l’époux d’une commerçante aisée, et, à Yathrib, il avait les moyens de financer des armées. Il était donc assez riche pour payer du matériel de copie. Il ne l’a pas fait, ni à la Mecque, ni à Yathrib, d’où l’usage des pierres plates, des ossements de chameaux ou d’âne, des stipes de palmier.
Ce sont des gens sans moyens, des fans dirait-on aujourd’hui, qui ont pris ces notes, à titre privé. Bien que pauvres, ils savaient lire et écrire l’arabe. Les régions où des gens pauvres savaient lire et écrire l’arabe sont connues par l’histoire de l’écriture arabe et par l’épigraphie. Les scribes qui, selon l’histoire califale, auraient pris en note les discours de Mahomet pendant les dix premières années de l’islam sont supposés avoir vécu à la Mecque, dans le Hedjâz, au centre de l’Arabie. Les spécialistes s’accordent sur le fait qu’en ce lieu, à cette époque, personne ne savait écrire.
Le seul endroit, où, au début de septième siècle, la langue arabe écrite était connue et pratiquée correspond au nord de la péninsule arabique, Jordanie, Syrie, Palestine, Néguev. Mahomet ne peut avoir commencé sa carrière à la Mecque, car, si tel avait été le cas, ses discours n’auraient pu être pris en note. Il a commencé là où existaient des scribes sachant écrire l’arabe.
Les versets sataniques
Ce nom vient d’une tradition califale. Mahomet menacé de mort par les Qoreychites mecquois, a tenté un compromis. Il a proclamé des versets déclarant que trois déesses de la Mecque, Allât, al Manât et al Uzza, étaient dignes d’être vénérées. Ses quelques adeptes n’ont pas trouvé le compromis de leur goût, et ont commencé à le quitter l’un après l’autre. Pour conserver ses fidèles, Mahomet s’est hâté de proclamer de nouveaux versets déclarant que les versets litigieux ne venaient pas de Gabriel, mais de Satan déguisé en Gabriel [7].
Il est remarquable que le temple de Ramm, en Jordanie, atteste la présence d’Allât, l’une de ces trois déesses [8]. Elle n’est présente qu’en Jordanie et sur ses confins et n’est jamais mentionnée en Arabie centrale, sous quelque forme que ce soit. Quant à Manât, c’est une divinité féminine attestée à Palmyre, dans la Syrie actuelle, à Petra, en actuelle Jordanie, et dans le nord ouest de l’Arabie Saoudite, mais absente du Hedjaz [9]. Il est probable qu’à l’époque où ces versets furent rédigés, leurs auteurs habitaient dans une région où à la fois Allât et Manât étaient connues et vénérées, la Jordanie ou les confins jordano-syriens.
Hubal
L’une des divinités qui, selon la tradition califale, aurait été vénérée à la Mecque au temps préislamique se nommait Hubal [10]. Cependant, cette divinité mecquoise n’apparaît que dans une seule inscription épigraphique, à la frontière entre la Syrie et l’Arabie [11].
La prohibition du porc
La viande de porc est interdite par quatre versets du Coran, dont deux se trouvent dans des sourates réputées mecquoises [12]. Il n’y avait pas de porcs en Arabie [13]. Il n’y a pas de raison d’interdire de manger à La Mecque un animal qui y était inconnu. La conclusion est la même que pour l’autorisation d’y manger du poisson, lui aussi absent de la Mecque : ces sourates ont été écrites ailleurs, dans des pays tels la Palestine ou la Jordanie, où il y avait des porcs.
L’absence du nom de Mahomet
Le nom de Mahomet ne figure que quatre fois dans le Coran [14]. L’exégèse moderne démontre que ces quatre mentions sont des ajouts postérieurs à la première rédaction, fondée sur les textes collectés sur l’ordre des califes [15]. La tradition califale pallie cette absence en déclarant que les termes de prophète, annonciateur, avertisseur, apôtre, etc., présents 405 fois dans le Coran sont des mentions indirectes de Mahomet.
Cette affirmation est des plus improbables : la personne désignée 405 fois dans le Coran sans que son nom soit indiqué explicitement devait être évidente pour les auditeurs. Si le nom n’avait pas été évident, il aurait été précisé. Il s’agit certainement d’une seule personne, et non de plusieurs, car, s’il y en avait eu plusieurs, le nom de chacune aurait été mentionné pour éviter les ambiguïtés.
Celui qui est désigné 405 fois dans le Coran sans indication de son nom doit aussi être désigné par son nom à de multiples reprises, comme cela se fait dans ce genre de situation : Suétone, dans l’Histoire des douze empereurs, dans chacun des douze chapitres, écrit tantôt l’empereur, tantôt le désigne par son nom. Les biographies de de Gaulle l’appellent tantôt le chef de la France libre, tantôt indiquent son nom, etc. Mahomet ne peut être la personne à laquelle se réfèrent les termes de prophète, annonciateur, avertisseur, apôtre, etc. : les quatre mentions de son nom sont toutes des ajouts postérieurs. Ainsi, Mahomet était totalement absent du Coran primitif.
Les personnages les plus cités dans le Coran sont : Zacharie 12 fois, Adam 16, Salomon 22, Aaron 26, Loth 27, Marie 32, Noé, 44, Abraham 60. Le Christ est mentionné 12 fois sous la forme coranique ‘Îsâ, 13 fois ‘Îsâ, fils de Marie, 2 fois Messie, ‘Îsâ, fils de Marie ; de plus il est mentionné 3 fois sous le nom Messie, 5 fois Messie, fils de Marie, une fois nouveau né, 4 fois enfant, 7 fois prophète, 2 fois Verbe, au total 49 fois. Parmi ces personnages, seuls Zacharie et Marie ne sont pas déclarés prophètes. Aucune de ces personnes ne peut être celle à laquelle se réfèrent les 405 mentions non spécifiques, car il n’y a pas entre elles de différences telles qu’un auditeur non prévenu puisse savoir sans hésitation qui est concerné.
Il reste un personnage qui, dans le Coran, se détache de tous les autres : Moïse. Non seulement il est nommé 170 fois, mais de plus il est appelé dix fois prophète [16], premier des croyants [17], confident de Dieu [18], aimé de Dieu [19], choisi de préférence à tous les hommes [20], doué de sagesse et de science [21]. C’était à Moïse, et à Moïse seulement que se référait l’émir d’Homs. Il y a tout lieu de penser que l’annonciateur, l’apôtre, l’envoyé etc. est ce même Moïse qui se détache si nettement, et non Mahomet, dont le nom a du être ajouté ultérieurement.
Il existe cependant quelques mentions non spécifiques attribuables à Mahomet d’après le contexte. Ce sont celles qui concernant la part de butin qui lui revient, le droit de prendre pour épouse la femme de son fils adoptif, ses démêlés avec son harem. L’exégèse moderne montre que plusieurs de ces versets sont des ajouts postérieurs, et qu’il existe des présomptions sérieuses pour que les autres le soient aussi.
L’Evangile et la Tora
Selon l’islam, il y a eu trois révélations : celle des juifs, celle des chrétiens, puis celle des musulmans, la dernière, la meilleure, qui corrige les erreurs délibérément introduites dans les deux premières par des juifs et des chrétiens falsificateurs.
La révélation juive est exprimée par l’ensemble des écrits juifs, la révélation chrétienne par l’ensemble du Nouveau Testament, la révélation musulmane dans le Coran. Mais le Coran indique une vision très différente : il mentionne à huit reprises les révélations. Dans sept cas sont indiqués "la Tora et l’Evangile" [22], Evangile au singulier. Le huitième mentionne "la Tora, l’Evangile et le Coran" [23], mais l’exégèse moderne montre que les mots "et le Coran" sont un ajout postérieur [24].
Les écrits sacrés juifs sont formés de la Tora qui contient cinq livres, des Prophètes (Samuel, Isaïe, Jérémie, Ezéchiel, Daniel, etc.) et des Autres Ecrits, (les Psaumes, la Sagesse, le Cantique des Cantiques etc.) au total 42 livres. Pourquoi le Coran ne mentionne-t-il que les cinq livres de la Tora ?
La même question se pose pour le Nouveau Testament. Il y a quatre Evangiles et non un seul. Pourquoi l’Evangile au singulier ? Et pourquoi avoir omis les Actes des Apôtres, l’Apocalypse de Saint Jean, les Epîtres canoniques ?
Et, surtout, le texte du Coran mentionne le mot Coran des dizaines de fois. Comment se fait-il que le mot Coran soit absent du texte du Coran chaque fois que celui-ci mentionne la révélation ? N’est-il donc pas la troisième et la meilleure des révélations ?
La même question se pose à propos de "ce qui a été donné à Moïse et à Jésus" [25], c’est-à-dire la Tora et l’Evangile. Il n’est fait nulle mention de "ce qui a été donné à Mahomet". La même question encore avec "la parabole qui les concerne dans la Tora et la parabole qui les concerne dans l’Evangile", Evangile au singulier [26]. Dans ces passages, le mot comme le concept de Coran sont absents.
Ces difficultés disparaissent si le Coran est appréhendé dans une perspective nazaréenne : les nazaréens ne reconnaissaient qu’un seul Evangile, celui des Hébreux, et, parmi les livres sacrés juifs ils plaçaient au premier rang les cinq livres de la Tora. Quant au Coran, les nazaréens n’en parlaient évidemment pas, car pour eux Mahomet n’était pas un prophète, et ses discours n’étaient pas sacrés.
Mahomet, analphabète
Si l’on examine les écrits non musulmans, la question ne fait pas de doute : ainsi, Sébéos, un évêque arménien a écrit vers 660 une Histoire d’Héraclius, trente ans après les faits, et non pas plus de deux cents, comme les textes musulmans qui font état de l’analphabétisme de Mahomet [27]. Cette histoire contient la phrase suivant, citée précédemment [28] :
"Il était très bien instruit et à l’aise avec l’histoire de Moïse."
Un homme peut difficilement être analphabète alors qu’il est très bien instruit et familier de l’histoire de Moïse, c’est-à-dire de la Tora. Cette idée n’est défendable que pour les érudits qui se limitent à un cadre auto référent. Dès que l’on sort de ce cadre, il devient évident que l’analphabétisme de Mahomet est une idée tardive, inventée par des commentateurs pour crédibiliser le Coran. Elle est une difficulté de plus dans l’histoire califale du Coran.
[1] Cette analyse est détaillée en cliquant ici
[2] Boukhari, Sahih Livre 66 (des mérites du Coran), Chapitre 3.
[3] Ibn Abou Daoud al-Sijistânî, Kitab al-masâhif, le livre des codex.
[4] Les Nabatéens habitaient une région dont la capitale était Pétra, aujourd’hui en Jordanie.
[5] Le syriaque est la variante d’araméen parlé à Edesse.
[6] Adolph Grohman, Arabic inscriptions, Textes épigraphiques, tome 1, Louvain, bibliothèque du Muséon, volume 52, 1962.
[7] Sourate 53. Les versets sataniques suivaient les versets 19 et 20. Ils ont été remplacés par les versets 21 et 22.
[8] J. Starcky, Pétra et la Nabatème, Supplément au dictionnaire de la Bible, VII, 1966.
[9] Afred-Louis de Prémare, opus cit.
[10] Ibn Hicham, vie de Mahomet. Ibn al Kalbi, Le livre des idoles.
[11] Jausen et Savignac, Mission archéologiques en Arabie, 1, Corpus Incriptiones Semit, II, 1907.
[12] Sourate 5 verset 145 et sourate 16 verset 115.
[13] Pline l’ancien, Histoire Naturelle
[14] Prophète : Sourate 3, verset 144, sourate 33 verset 40, sourate 48 verset 29. Récepteur de la révélation : sourate 47, verset 29.
[15] Voir notamment Joseph Azzi, opus cit. et Edouard Marie Gallez, opus cit..
[16] Sourate 7, verset 104, sourate 19, verset 51, sourate 26, verset 16 et 21, sourate 28, verset 7, sourate 43, verset 6, sourate 44, verset 17 et 18, sourate 61, verset 5, sourate 69, verset 10, sourate 73, verset 15 et 16.
[17] Sourate 7, verset 143.
[18] Sourate 19, verset 52.
[19] Sourate 20, verset 39.
[20] Sourate 7, verset 144, sourate 20, verset 13 et 4.
[21] Sourate 28, verset 14.
[22] Sourate 3, verset 45 et 65. Sourate 5, verset 46, 66 et 110. Sourate 7, verset 157. Sourate 48, verset 29.
[23] Sourate 9, verset 111.
[24] Edouard-Marie Gallez, opus cit.
[25] Sourate 2, verset 139. Sourate 3, verset 84.
[26] Sourate 48, verset 29
[27] Ibn Hicham, Sira,126. Tabari, Annales, 1, 1147 et 1155.
[28] Histoire d’Héraclius par l’évêque Sébéos, op cit
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