
La Bible ou Le Coran ?
لا الكتاب المقدس أوو لو القرآن؟
Qui est le dernier prophète ? Jésus ou Mohammed ? من هو آخر نبي؟ يسوع أو محمد؟
Waraka
La reconstitution d’une partie de l’histoire réelle
Dans les premiers pays conquis et occupés, les califes ont détruit méthodiquement les témoignages relatifs à Mahomet et à ses compagnons. Cependant, ils ont été moins systématiques quand il s’agissait de personnages moins célèbres. Les plus intéressants des documents subsistants concernent un personnage nommé Waraqa. Les traditions qui le concernent sont sans divergences.
Le prêtre Waraqa
Les textes islamiques le mentionnent, notamment les hadiths principaux. Il a joué un rôle significatif.
Boukhari est le plus célèbre compilateur de hadiths, c’est-à-dire d’actes ou de paroles attribués à Mahomet. Il apprit par cœur, dit-on, 200.000 hadiths, parmi lesquels 2.700 lui parurent authentiques [1]. Il établit son recueil à partir de traditions orales et le publia 250 ans après la mort de Mahomet. Ce recueil est si prestigieux que c’est un des deux livres sur lequel un musulman peut poser la main afin de prêter serment. L‘autre livre est le Coran. Voici ce qu’écrit Al Boukhari [2] :
"Cet homme (Waraqa Ibn Nawfal) qui était cousin de Khadidja du côté de son père, avait embrassé le nazaréisme avant l’apparition de l’islam. Il savait écrire l’hébreu, et avait copié en hébreu toute la partie de l’Evangile que Dieu avait voulu qu’il transcrivît."
L’Evangile, puisqu’il est au singulier, ne peut être que celui des nazaréens. Ceci est confirmé par la phrase précédente : Waraqa était converti au nazaréisme.
Autre citation de Boukhari [3] :
"Le prêtre Waraqa écrivait le Livre hébreu. Il écrivait de l’Evangile en hébreu ce que Dieu voulait qu’il écrivît."
Ibn Kusaïr, al-Isfahânî et Ibn Kathîr donnent la même information [4].
Ce texte indique que Waraqa était un prêtre nazaréen. Le fait qu’il ne mentionne qu’un seul Evangile le signifiait également, et nous en verrons encore d’autres attestations.
Muslim, compilateur de l’un des six recueils principaux, très célèbre, mais moins cependant que celui d’Al Boukhari, cite le même hadith, avec cependant une différence significative [5] :
"Le prêtre Waraqa écrivait le Livre arabe. Il écrivait de l’Evangile en arabe ce que Dieu voulait qu’il écrivît."
Si le même Evangile est dans un cas en hébreu, dans l’autre en arabe, on peut en déduire que Waraqa traduisit en arabe l’Evangile en hébreu des nazaréens.
Dans la Sira (ce qui signifie l’histoire) d’Ibn Hichâm, écrite 200 ans après la mort de Mahomet, unique biographie n’ait pas disparu, on peut lire [6] :
"(Waraqa) était devenu nazaréen et avait suivi les livres et appris la science des hommes...Il était excellent connaisseur du nazaréisme. Il a fréquenté les livres des nazaréens, jusqu’à les connaître comme les gens du Livre."
Au début du dixième siècle, près de trois siècles après la mort de Mahomet, Al Yaqûbî publia un recueil de sermons attribués à Mahomet, dans lequel il écrit [7] :
"Parmi les Arabes qui sont devenus nazaréens, il y a un groupe de Quraysh (une autre orthographe de Qoreychite)... parmi eux figurent... Waraqa ibn Nafal ibn Assad."
Al Isfahânî écrit lui aussi [8] :
"Waraqa s’est converti au nazaréisme au temps de l’ignorance (c’est-à-dire avant l’islam)."
Ainsi, Waraqa était un Arabe qoreychite converti au nazaréisme, et devenu prêtre nazaréen.
Ceci confirme que les Qoreychites vivaient en Syrie, et non à la Mecque : pour que l’un d’eux puisse devenir un prêtre nazaréen, il fallait qu’il y eut à proximité des nazaréens pour l’informer sur le nazaréisme. C’était le cas en Syrie mais non à la Mecque du Hedjaz.
L’entourage de Mahomet
Al Halabi écrivit une biographie de Mahomet en utilisant essentiellement l’œuvre d’Ibn Hichâm. Quelques renseignements anciens ont pu lui parvenir par tradition orale, et enrichir son œuvre. D’après lui, lors du mariage de Mahomet avec Khadidja, Waraqa a déclaré :
"Nous sommes les chefs et les guides des Arabes."
Cette même affirmation est transmise également par d’autres sources [9].
A cette époque, le chef et le guide des Arabes était Mahomet. Si Waraqa se place à côté de Mahomet comme chef et guide, c’est que les deux étaient d’accord en matière religieuse, car, pour Waraqa, prêtre par conversion, comme pour Mahomet, qui fondait son action sur des croyances religieuses, le domaine religieux était décisif.
Les sources islamique elles-mêmes confirment la profondeur de leur accord, car Waraqa était l’inspirateur de Mahomet. Boukhari ajoute en effet cette indication [10] :
"Lorsque Waraqa fut décédé, la révélation s’est tarie."
Cela laisse penser que Waraqa fournissait à Mahomet la matière des ses allocutions et discours, à partir de traductions en arabe de textes religieux ou liturgiques nazaréens.
A la mort de Waraqa, Mahomet déclara qu’il l’avait vu au paradis [11]. Ceci doit être analysé à partir de ce que nous savons de l’islam et du nazaréisme. Pour l’islam actuel, tous ceux qui ne sont pas de la bonne religion vont en enfer. Les nazaréens ont été aussi exclusifs, puisqu’ils vouaient à la servitude avant leur mort et à l’enfer après ceux qui ne voudraient pas devenir nazaréens quand les armées nazaréennes auraient conquis la terre. Cette convergence rend probable le fait que Mahomet partageait cette idée quand Waraqa est mort. Waraqa, admis au paradis, était ainsi de la bonne religion. Comme il était nazaréen, et que seul l’islam est la bonne religion, il faut conclure qu’au début de l’islam, le nazaréisme et l’islam étaient identiques, que le nazaréisme était un proto islam.
Cette conclusion est renforcée par le fait qu’une partie de l’entourage très proche de Mahomet était nazaréen : Ibn Sa’d est un biographe qui vivait à Bagdad au neuvième siècle. Il fut secrétaire de Waqidi. Sa réputation de fiabilité et de précision lui valut d’être très souvent cité dans les siècles suivants. Il indique [12], comme Ibn Hichâm [13], quatre nazaréens dans l’entourage immédiat de Mahomet. L’un était Waraqa. Les autres sont :
Ubayd [14], un petit fils d’Abd al-Muttalib, l’oncle de Mahomet. Ubayd répudia sa femme Umm Habîba. Ubayd était si proche de Mahomet que ce dernier récupéra Umm Habîba comme épouse.
Uthmân [15], un cousin germain de Mahomet.
Zayd [16], dont Mahomet disait : "A lui seul, il vaut une nation." [17]
Mahomet a fait beaucoup d’efforts pour convertir à ses idées tous ceux qui l’entouraient, de près ou de loin. Que des membres de son entourage le plus proche aient été nazaréens est une présomption qu’il l’était lui-même.
La collecte du Coran dans un cadre nazaréen
Si les compagnons de Mahomet avaient pensé que les proclamations de Mahomet venaient d’Allah, ils auraient immédiatement pris en note des paroles aussi précieuses. La collecte tardive du Coran à partir de notes prises par des auditeurs de rencontre est incompréhensible dans le cadre de l’histoire traditionnelle musulmane.
Si au contraire l’islam initial était le nazaréisme, il n’y avait pas de raison de conserver les discours et commentaires de Mahomet : la doctrine exposée et commentée par Mahomet était disponible dans les écrits sacrés des nazaréens, c’est à dire l’Evangile des Hébreux et la Tora. Il est compréhensible dans ce cas que des adeptes admiratifs de Mahomet aient pris en note ses paroles, en le considérant comme un orateur de talent, capable de convaincre et de motiver ses auditoires au moyen de discours mémorables. Ce sont ces notes de fortune, récupérées par les califes, qui ont ensuite servi de matériaux à la confection du Coran, quand le besoin d’un livre sacré proprement arabe s’est fait sentir.
[1] Le recueil de Boukhari contient un peu moins de 8.000 hadiths, dont beaucoup sont identiques, transmis par plusieurs chaînes de témoins différentes. Il existe 2.762 hadiths différents, ou près de 4.000 si l’on compte comme différents des textes qui ne présentent que des différences minimes.
[2] Al Boukhari, Sahih, Livre 1 (Commencement de la révélation), Chapitre 1.
[3] Al Boukhari, Sahih, Livre 1 (Commencement de la révélation), Chapitre 1.
[4] Ibn Kusaïr, Biographie du prophète, 1, 386. Abû al-Faraj al-Isfahânî, Kitâb al-agânî, (Le livre des chants). Abû al-fida Ibn Kathîr, Tafsîr al-qur’ân, (Explication du Coran), une copie de l’ouvrage de Tabari.
[5] Muslim, Sahih, I, 78 et 79.
[6] Ibn Hicham, Sira, 1,175 et 203.
[7] Al-Yaqubi, Tarikh, 1, 256 et 257.
[8] Al Isfahânî, Al kital al-agânî, (Le livre des chansons) Le Caire, 1937, vol 3, 144
[9] Mecquoise, I, 123. Alépine, I, 155. L’auteur de la Mecquoise est Ahmad Zini, et le titre complet est "La vie prophétique et les traces mahomédiennes". L’auteur de l’Alépine est Ali ben Bourhâne ed Dine el Halabi, et le titre complet est "La vie du très fidèle Mahomet". Les deux livres ont été publiés dans le même groupe de trois volumes, par Al Istiqamat, Le Caire 1962. Cité par Joseph Azzi, in Le Prêtre et le Prophète : aux sources du Coran. Maisonneuve & Larose, Paris, 2001
[10] Al-Boukhari, Sahih, Livre 1 (Commencement de la révélation), Chapitre 1
[11] Alépine, vol 1. opus cit.
[12] Abdallah Mahomet ibn Sa’d ibn Mani al-Zuhri, Kitâb al-tabaqât al-kubra (Le livre des hautes classes)
[13] Ibn Hichâm , al-Sîrâ al-Nabawîya (Biographie du Prophète)
[14] Le nom complet est Ubayd Allah ibn Jahch ibn Umayma.
[15] Le nom complet est ‘Uthmân ibn al-Huwayrith
[16] Le nom complet est Zayd ibn ‘Amr ibn Nafîl
[17] Ibn Hichâm, opus cit.
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