
La Bible ou Le Coran ?
لا الكتاب المقدس أوو لو القرآن؟
Qui est le dernier prophète ? Jésus ou Mohammed ? من هو آخر نبي؟ يسوع أو محمد؟
L’exode de La Mecque à Médine : l’hégire
L’hégire dans la théologie musulmane
La date de l’hégire est prise pour origine du calendrier musulman, parce qu’elle constitue un événement capital. Dans l’histoire musulmane, c’est le tournant décisif de la vie de Mahomet. Avant, il était un prophète tourné en dérision par ses concitoyens, et finalement menacé de mort, au point de devoir prendre la fuite avec ses quelques convertis. Après, il devint le chef de Médine, constitua une armée, organisa des razzias pour le butin puis des guerres de conquêtes, et parvint à fonder un empire.
Les événements fondateurs
L’hégire est un événement fondateur, puisqu’elle marque la date origine du calendrier, mais c’est un événement discordant par rapports à tous ceux qui sont connus dans l’histoire du monde.
Dans les autres cas, par exemple la fondation de Rome ou la naissance du Christ, il s’agit d’un événement glorieux qui marque l’entrée dans une ère nouvelle. D’autres événements marquants sont des combats extraordinaires, les Grecs aux Thermopyles ou les Juifs à Massada. Il est sans exemple qu’une fuite de quelques dizaines d’hommes, événement en soi peu glorieux, soit prise pour marquer la date d’entrée dans un monde nouveau.
Il est également peu cohérent que cette fuite ait eu pour conséquence une série de guerres victorieuses. L’histoire réelle a du être différente, l’hégire a du être un événement capital et glorieux et ses conséquences ont du devenir suffisamment évidentes pour qu’Omar, vers 637, 638 ou 639 choisisse cette date pour origine du calendrier. Regardons les événements entre 622, date de l’hégire, et 637, 638 ou 639.
La situation en 622
La date de l’hégire est attestée par tant de traditions convergentes que l’on peut tenir pour certaine la date habituellement indiquée. Que s’est-il passé cette année là dans cette région du monde ?
Byzance avait été attaquée peu avant par les Avars, des barbares venus de Bulgarie. L’empereur dut lutter contre eux, et abandonner les provinces d’Orient aux Perses. Cependant, en 619, il finit par conclure une paix avec les Avars, il réorganisa son armée, et, en 622, il contre-attaqua la Perse à partir du nord de la Syrie. Chosroès, l’empereur perse, riposta en allant attaquer Constantinople. Sergius, le Patriarche de Constantinople, conduisit la défense de la ville, et Chosroès comprenant qu’il ne pourrait vaincre, se retira en 626, rentra dans son pays et se réfugia dans sa capitale, Ctésiphon. Héraclius prit Ninive en 627, vint mettre le siège devant Ctésiphon, la ville se rendit, Chosroès s’enfuit et il fut assassiné peu après par son propre fils Kavadh.
622, la date de l’hégire, est celle où Héraclius revint au Proche Orient, battit les Perses et leurs alliés, et commença la reconquête des provinces envahies.
L’action des nazaréens entre 614 et 622
Il n’existe pas de documents musulmans utilisables, ce qui est surprenant, car il existe des sources abondantes sur les actes des armées juives. Celles-ci avaient beaucoup pillé et massacré les chrétiens, et utilisé les menaces de mort pour produire des conversions forcées. Le plus grand massacre effectué par les armées juives, portant sur 90.000 chrétiens, a été fait en 614, à Mamilla, un faubourg de Jérusalem. Il est assez probable que les nazaréens qoreychites, alliés avec les juifs dans la même guerre, ont agit comme leurs alliés :
Cela est certain quant aux pillages, d’après ce que nous savons des traditions quoréchites, des incitations du Coran, des récits de Théophane, et de la lettre d’Abraamès que nous verrons ci-dessous.
C’est également certain en ce qui concerne les conversions forcées sous menace de mort : la Doctrina Jacobi citée ci-après montre que Mahomet utilisait largement des violences sanglantes, et le texte de Tabari également cité ci-après montre que ces violences étaient essentiellement destinées à produire des conversions forcées.
Que les nazaréens qoreychites se soient conduit comme leurs alliés juifs en matière de massacre est sujet à conjecture, car il n’existe pas d’attestation directe sur ce point. De toute façon, le fait qu’ils aient été alliés des Perses et des juifs, les pillages et les conversions forcées étaient des raisons suffisantes pour craindre, de la part d’Héraclius, le même genre de rétorsion qu’il appliqua aux juifs.
Les adeptes de Mahomet étaient ainsi gravement menacés lorsqu’en 622 Héraclius revint en vainqueur. Ils avaient intérêt à se déplacer suffisamment loin pour être hors de portée. Le meilleur endroit était Yathrib, la ville de leur chef Mahomet. Trop au sud pour qu’Héraclius puisse facilement s’en emparer, elle était depuis longtemps habitée par des nazaréens, et Mahomet avait converti les habitants qui ne l’étaient pas encore.
L’hégire a concerné non quelques douzaines de convertis en provenance de la Mecque, mais des armées de plusieurs milliers de convertis venus de Palestine et de Syrie.
La situation en 638
Selon la théologie nazaréenne, quand les Justes auraient accompli un exode au désert, conquis Jérusalem et reconstruit le Temple, le Christ reviendrait, prendrait la tête de l’armée des Justes, et conquerrait le monde.
En 622 l’exode avait été fait, en 637 Jérusalem conquise, et, puisque Omar alla prier en 638 dans un temple situé sur l’Esplanade, au moins une construction précaire avait été établie à cette date. Les conditions étaient remplies.
Omar prévoyait l’arrivée imminente du Christ et la conquête de la planète entière, en raison du succès d’un long effort, dont le tournant décisif avait été la réalisation de la première étape, l’Exode de 622. Il est compréhensible que les convertis l’aient pris pour origine de leur calendrier.
L’opposition des Qoreychites à Mahomet
Nous avons vu que les Qoreychites ont été les premiers et les plus proches soutiens de Mahomet, non ses adversaires. L’histoire califale le nie. En effet, accepter de reconnaître que la masse des convertis était en Syrie, que leurs ennemis étaient les Byzantins, et qu’ils ont dû se mettre à l’abri lors du retour d’Héraclius, conduit à une cascade de questions qui mène aux nazaréens. Il n’était pas possible d’éviter cette cascade en dissimulant l’Exode, beaucoup trop connu. Par contre il a été possible d’introduire l’Exode dans une autre histoire. Puisque, pour écarter le souvenir des nazaréens, et aussi pour mettre au premier plan les Arabes, l’histoire califale a transporté Mahomet en Arabie profonde, à la Mecque, il lui fallait des ennemis dans cette ville, afin de donner une raison à l’Exode. Ce lieu est désert, il n’y a personne autour. Les seuls ennemis possibles ne pouvaient venir que de la ville elle-même, et du clan qui l’habitait. D’où la transformation d’une partie des Qoreychites en ennemis, cause de l’Exode. Il reste ces difficultés, parmi bien d’autres : une fuite est présentée comme un événement digne de marquer l’origine d’une ère nouvelle, et les ennemis allégués sont des pères fondateurs.
La Bible ou le Coran ? La Bible ou le Coran ? La Bible ou le Coran ? La Bible ou le Coran ? La Bible ou le Coran ?