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La Bible ou le Coran ?                                                                  La Bible ou le Coran ?

                                    Un dialogue véritable 

 

 

Solidaires dans la foi en un seul Dieu, les chrétiens et les musulmans se sont rendus solidaires dans le discrédit qu'ils ont jeté sur cette foi à la face du monde. Les conflits qui ont opposé les deux communautés sont nombreux. À cause de ces conflits, beaucoup sont devenus sceptiques quant à l'importance ou à l'utilité de la religion générale. Il est aussi vrai que les débats entre les chrétiens et les musulmans ressemblent parfois à des polémiques dans lesquels on essaie de ridiculiser, de combattre et de convaincre son adversaire. Pour toutes ces raisons, nombreux sont ceux, aujourd'hui, qui pense que les chrétiens et les musulmans ne doivent plus s'engager dans des débats théologiques mais dans un simple dialogue. En Occident en particulier, les promoteurs du dialogue islamo-chrétiens, notamment les chrétiens, considère le dialogue comme le moyen de s'informer et de comprendre son partenaire sans aucune intention apologétique. On ne peut que se réjouir du souci d'inciter chrétiens et musulmans à mieux se connaître et avoir entre eux de nouvelles relations fondées sur la confiance et l'appréciation mutuelle de leurs traditions respectives.

 

Mais le dialogue ne se réduit pas cela. Est-il possible pour des chrétiens et des musulmans qui prennent au sérieux leurs écritures respectives qu'ils en écartent toute intention apologétique dans leur dialogue ? Le dialogue ne peut certes pas avoir comme objectif unique et immédiat la conversion. Toutefois, celle-ci doit être acceptée comme une éventualité. Au nom de quoi serait-on en droit d’exclure que l'information obtenue puisse déboucher sur une prise de position et, le cas échéant, sur une conversion ? Cela ne reviendrait-il pas, à l'époque des droits de l'homme, à mettre en question l'un de ses droits fondamentaux ? N'y a-t-il aucune différence fondamentale entre le christianisme et l'islam qui justifie une prise de position, voir la conversion d'une religion à l'autre ? L'humilité et la tolérance serait-elle hors de portée des chrétiens et des musulmans, ce qui leur interdirait de s'engager dans un dialogue contradictoire et respectueux à la fois ?

 

On avance parfois qu'être tolérant requiert le renoncement à l'idée de conversion. Ma définition de la tolérance, que je considère comme un préalable au dialogue islamo-chrétiens, est bien différentes. La véritable tolérance ne consiste pas à nier ou à minimiser les différences théologiques entre le christianisme et l'islam. Chrétiens et musulmans seront vraiment tolérants le jour où ils admettront de mettre en veilleuse l'idée que la discussion puisse conduire à la conversion au christianisme ou l'islam. Être tolérant ce n'est pas ignoré la distance qui sépare les partenaires du dialogue, mais en prendre l'exacte mesure et reconnaître à qui veut franchir cette distance, le droit et la liberté de le faire.

 

Le dialogue islamo chrétiens est aussi vieux que l'islam. Le prophète a pris part aux débats théologiques avec des chrétiens. En 630, par exemple, la communauté chrétienne de Najran (ville situé au sud de l'Arabie) envoyer une délégation à made Médine. Cette délégation rencontra des représentants de la communauté musulmane, dont le prophète lui-même. Les discussions portèrent sur des sujets diverses, théologiques aussi bien que pratique touchant à la coexistence des chrétiens et des musulmans. Ma prière est que ce dialogue, ouvert et respectueux, contribue à rapprocher les deux communautés, chrétiennes et musulmanes. Il est à espérer qu'au travers de ce dialogue, chacun se débarrassera des préjugés qu’il a au sujet de l'autre et parviendra à mieux le connaître. Le dialogue permet de mieux connaître non seulement la foi d'autrui, mais aussi sa propre fois. Il n'est pas à exclure que Dieu lui-même nous parle au travers de ce dialogue. Sachons donc discerner sa voix en vue de mieux comprendre qui il est.

Chrétiens et musulmans ont donc tout intérêt à s'engager dans des relations amicales, si du moins ils veulent vivre à la hauteur de l'enseignement de leurs écritures respectives. Nous avons aussi pour mission de nous remettre l'un, l'autre en question, et nous devons le faire dans le respect mutuel et en toute honnêteté.

 

 

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