
La Bible ou Le Coran ?
لا الكتاب المقدس أوو لو القرآن؟
Qui est le dernier prophète ? Jésus ou Mohammed ? من هو آخر نبي؟ يسوع أو محمد؟
Les facilités offertes par certains versets du Coran
Les femmes de Mahomet
L’histoire califale, consignée dans des hadiths, dans la biographie de Mahomet par Ibn Hichâm et dans d’innombrables traditions, affirme que Mahomet a eu dix femmes. Selon ces traditions, Mahomet a également eu un nombre de concubines qui varie de une à vingt-huit. La variabilité du nombre de ses concubines est une présomption que ces traditions sont des contes semblables à ceux concernant les voyages d’été et d’hiver, ou le commerce international des Qoreychites, ou bien d’autres aspects de l’histoire califale. En fait il y a une raison plus forte de penser que toutes les histoires de femmes de Mahomet, à l’exception de celle de Khadidja confirmée par des documents non islamiques, n’ont pas de base historique : Mahomet tirait son pouvoir de la théologie nazaréenne, qui fut l’outil utilisé pour unifier les tribus du nord, et il y croyait suffisamment pour s’embarquer dans un projet de conquête mondiale. Dès la victoire de Gaza, il s’est précipité sur Jérusalem, une ville hostile, au risque de s’y faire tuer, ce qui arriva, pour réunir au plus vite les conditions initiales de la conquête du monde. Un tel homme ne pouvait qu’obéir rigoureusement aux préceptes religieux, d’une part par conviction, d’autre par parce qu’il aurait ruiné la base de son pouvoir en ne s’y conformant pas : on ne peut motiver des adeptes au point qu’ils aillent "se faire tuer sur le sentier d’Allah" en leur disant : "Faites ce que je dis et ne regardez pas ce que je fais."
L’un des préceptes religieux était la limitation de la polygamie à quatre femmes. Cette prescription, d’origine juive [1], faisait partie des observances nazaréennes. Mahomet l’a conservée, et elle se retrouve aujourd’hui dans l’islam. Il n’est pas crédible qu’il l’ait violée.
Les droits de Mahomet
Les versets qui donnent tant de droits particuliers à Mahomet ont sans doute été interpolés pour la même raison que ceux concernant le changement de quibla et le massacre des juifs. Les califes Omeyyades et Abbassides et leur cour pratiquaient ce que le Coran attribue à Mahomet, l’accaparement du butin, d’innombrables concubines, des épouses impubères, et même les épouses de leur propres fils. Il est significatif que les versets qui ordonnent à Mahomet de prendre pour lui Zaynab, l’épouse de son fils adoptif Zaïd, déclarent que Mahomet doit se saisir de cette femme afin que les générations futures sachent qu’un tel acte est permis [2].
Le changement de cadre a fait passer du messianisme nazaréen - dans lequel Mahomet était un précurseur guerrier - à l’islam - dans lequel Mahomet était le messager d’Allah. L’écriture du Coran sous le contrôle des califes leur offrait la possibilité d’y placer les versets qui leur convenaient. D’abord un verset déclarant que Mahomet est un modèle pour tous les temps et tous les hommes, puis des versets attribuant à Mahomet les actes qu’ils voulaient pratiquer. Les califes ont ainsi fait couvrir les actes contestables qu’ils pratiquaient eux-mêmes par le précédent de Mahomet agissant sur les ordres d’Allah. D’où le verset célèbre, "Vous avez un excellent exemple dans votre prophète." [3] Le Mahomet réel était un guerrier exalté et intolérant. Il n’était pas un modèle en tous ses actes mais un soldat discipliné, appliquant les prescriptions religieuses pour préparer la conquête du monde selon la théologie qu’il avait adoptée.
La contestation des premiers califes
A l’époque des califes, leur attribuer un qualificatif blâmable était suicidaire. Une manière d’exprimer son opinion sans encourir la mort était de donner un qualificatif louangeur aux premiers califes et de le refuser à leurs successeurs. Ainsi ont fait les musulmans. Les premiers califes, ceux de Médine, sont traditionnellement appelés les rashidun, "les bien guidés". Ce titre collectif oppose les califes de Médine aux dynasties suivantes : les indignités des Omeyyades et des Abbasides ont dû être non seulement insignes, mais aussi largement connues.
Les califes de Damas puis de Bagdad ont utilisé le précédent de Mahomet pour justifier une partie de leurs actes contestables. Les musulmans de l’époque ont réagi en manifestant leur désapprobation par le titre réservé aux califes de Médine et refusé à leurs successeurs. Quant aux dirigeants des siècles suivants, ils ont dû renoncer à remanier le Coran qui a fini par être fixé, mais ils ont gardé l’esprit de la méthode : jusqu’en plein vingtième siècle, certains dirigeants musulmans ont retrouvé des hadiths pour couvrir leurs actes par l’autorité de Mahomet, à défaut de pouvoir user de celle d’Allah [4].
La datation des versets attribuant des actes à Mahomet
Les versets qui justifient les actes des califes en prétendant que Mahomet avait déjà effectués de tels actes ont été écrits quand les califes en ont eu besoin. Les califes de Médine, puisqu’ils étaient des "bien guidés" n’en avaient pas besoin. Ceux de Damas, des "mal guidés" en avaient l’usage. Cependant, ces versets ne peuvent avoir été écrits dès l’arrivée des "mal guidés", en 661 : les versets n’avaient d’utilité qu’une fois Mahomet déclaré prophète, vers 690, et une fois que son statut de prophète à été généralement accepté. Le papyrus de Khirbet el-Mird montre que, vers 720, ce n’était pas encore le cas. Ces versets ont été écrits au plus tôt vers 730 ou 740.
[1] Talmud, Yehamot, 1,44. Shem’uni, 1,82.
[2] Sourate 33, verset 37.
[3] Sourate 33, verset 21.
[4] L’ayatollah Khomeini en a "retrouvé" lui-même plus de 4.000. Voir Houchang Nahavandi, opus cit.
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