
La Bible ou Le Coran ?
لا الكتاب المقدس أوو لو القرآن؟
Qui est le dernier prophète ? Jésus ou Mohammed ? من هو آخر نبي؟ يسوع أو محمد؟
La dynastie des Omeyyades (sunnites) installe, de 661 à 750, son califat à Damas. Selon plusieurs spécialistes de l'islam, le calife Abd al-Malik (685-705) a joué un rôle majeur dans la fixation du Coran, en faisant établir une nouvelle version du texte.
Des écoles de copistes sont créées, l'art de la calligraphie se développe. Les savants religieux commencent à compiler des recueils de hadith, les paroles et actes du Prophète, que tout croyant doit imiter dans sa vie quotidienne. Abd al-Malik fait également construire, à Jérusalem, la splendide mosquée du dôme du Rocher. A l'intérieur de la coupole dorée, sur des mosaïques, est inscrite la définition dogmatique, fondamentale en islam, de l'unicité de Dieu. Celle qui correspond à la sourate 112 du Coran, dite de la "foi pure et exclusive".
D’après Balâdhuri (Balâdhuri, Ansâb XI) ( un des principaux historiens de l’islam, Abd al-Malik se vanta d’avoir fait lui-même collecter le Coran. Compte tenu des dates - Abd al-Malik est mort en 705 - la collecte en question est plutôt l’envoi par Hajjâj, son général en chef, d’une version nouvelle, et la destruction des anciennes.
Selon certaines traditions, Hajjâj fut le premier à envoyer dans l’empire des Corans officiels, et à faire détruire tous les autres. D’après d’autres traditions, il ne fit en cela qu’imiter Othmân. D’autres traditions encore disent que son entreprise ne connut qu’un succès partiel, et que quelques exemplaires des Corans proscrits continuèrent à circuler.
En dehors des Corans officiels, d’autres furent établis. Les quatre principaux collecteurs furent Ubayy Ibn Ka’b, mort en 652, Zayd Ibn Tâbit, mort entre 660 et 676, Abdallah Ibn Masûd, mort en 653 et, à titre mineur, Abû Mûsa al-Asharî, mort en 663. Plusieurs traditions affirment que Ubayy et Zayd furent des secrétaires de Mahomet.
D’après Abî Daoud, le fils d’Ubayy à qui l’on demandait de montrer le Coran de son père, déclara qu’Othmân l’avait saisi et détruit (Abî Daoud, Masâhif, Qabadahu Uthmân). Des copies ont subsisté un certain temps. Un théologien chiite du 9ième siècle déclara en avoir eu un exemplaire entre les mains. L’ordre des sourates différait de l’actuel Coran, il contenait de nombreuses variantes et des sourates supplémentaires (Suyûtî, Itqân et Ibn al-Nadîm, Fihrist). Ibn Massûd, un des premiers compagnons de Mahomet, s’établit à Kûfa, d’où le nom de Coran de Kûfa pour celui qu’il établit. Il était furieux qu’Othmân ait négligé sa collecte, alors que le calife utilisa une partie de celle de Zayd. Voici ce qu’il lui écrit (Muhammad Ibn Sad, al-Tabaqât al-kubra, reproduit à Beyrouth, Dâr Sâdir, 1985.) :
"Comment m’ordonnez-vous de suivre la récitation de Zayd alors que je récitais soixante-dix et quelques sourates entendues de la bouche du prophète dans le temps ou Zayd portait des boucles enfantines et jouait avec des marmots ?"
L’opposition d’Ibn Massûd devint si violente qu’il aurait (Muhammad Ibn Sad, opus cit) "recommandé à ses disciples de cacher les Corans issus de sa collecte, de ne pas les livrer à Othmân qui voulait les détruire, et il aurait dénoncé violemment l’opération unificatrice organisée par celui-ci autour de Zayd, et en laquelle il voyait une opération de fraude et de détournement, comme on détourne à son avantage une partie du butin de guerre avant le partage."
Cette histoire longue et mouvementée, conduite sous l’autorité du pouvoir califal, a laissé des traces que les exégètes modernes savent aujourd’hui repérer.
Appliquées au Coran, leurs méthodes révèlent une composition hétérogène, et permettent de retrouver une partie des sources utilisées pour aboutir à l’actuel Coran.